mardi 15 octobre 2013

Quand je vous regarde...

Quand je vous regarde Rafaël et Maïtia,  je fonds littéralement d'amour.
Rafijolli mon premier et attachant garçon, tu portes encore les stigmates de cette naissance prématurée. Les séquelles sont invisibles à l'oeil nu. Tes larges costumes cachent tant de souffrance et de fragilité. J'ai beau te regarder grandir, je ne saisis pas encore toute la complexité de ton être. Tendre et dur, fragile et robuste, obéissant et rebelle, rieur et tristounet, avide de savoir et lunaire. Tu vis encore hors le temps, sans règles ni loi, dans un espace déterminé par tes soins. Mon grand "bébé", tu as tellement d'allure et d'aura. Tu avances vers l'école, excité et confiant. Je peux partir tranquille tu vas t'amuser. Le soir, tu me raconteras combien l'ASTEM s'est fâchée, toi qui es le seul à faire caca dans ton caleçon. Au fil des semaines tes colères vont crescendo. Tu hurles quand je t'emmène aux toilettes, pour mieux marquer ton territoire un peu plus tard dans le salon. Je désespère, dialogue, te gronde. J'ai tout essayé, en vain. Il sont peu nombreux les soirs où nous ne sommes pas en "guerre". Tu testes mes limites, je ne me courbe pas. Quand ma parole n'a plus d'impact - moi qui crie haut et fort que je suis opposée à toute sorte de violence (gifle,fessée, tape sur la main)- le geste est parfois parti. Rarement certes. Un rôle de mère ingrat que je déteste. Qui fait de moi un être faible, épuisé, blessant. Qui me brise mon coeur en mille morceaux. Comment t'apprendre le respect et la non violence si moi même je n'arrive pas à contrôler mes gestes? Même si c'est rare. Pourtant, si tu savais combien je t'aime...
Maïtia, ma petite dernière. Je savoure chaque instant de ta vie de nourrisson. Ma puce, ma petite chatoune, ma poupette. Ma douce poulette qui picore mon torse désespérément. Tenace et volontaire. Ma fille, mon trésor, celle pour qui j'ai souffert dans ma chair et dans ma tête. Je suis si fière d'avoir affronter le tsunami qui ne m'a finalement pas emportée. Le combat de boxe où je n'ai fait que recevoir, je l'ai gagné. Le résultat c'est toi et cette joie de vivre qui t'anime. Si pimpante malgré la ventouse, si pétillante dès nos premiers regards. Malgré ton faible poids, tu es grande, vive, si gracieuse. Tonique, tu me suis des yeux, tu réagis au son de ma voix, très éveillée pour tes 2 mois et demi. J'en oublie presque la fatigue et les réveils nocturnes grâce aux millions de sourires que tu me donnes. Mon dernier enfant, je savoure chaque étape de ton développement. Difficile d'être la seconde. Tu dois patienter, partager, attendre. Tes nuits sont agitées, rythmées par les douleurs de tes coliques. Nous dormons près de toi dans ta chambrette pour mieux te veiller. Chaque matin, je me dis que tu es mon oméga 3.

Mes enfants bonheur ...Vous faites de moi cette mère. Cette mère qui s'éloigne de la femme que je suis. De cette maman que je croyais pouvoir être. Qui me désoriente et me remplit de joie à la fois. Vous me direz plus tard si j'ai réussi à vous rendre heureux?

Made in love

Chacun son Doomoo

Une véritable babylove
Et hop on part à l'école

Pause goûter au square

Tel père telle fille

Ma pouponne Salomé

Ohé Matelot

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu n'as aucun doute à avoir Carine, tu rends tes enfants heureux...
J'ai été très émue en lisant ton billet car je connais ce sentiment épouvantable qui nous assaille quand le geste part. Comme toi, je suis opposée à toute violence mais à 2 reprises j'ai craqué et le geste est parti: j'ai beaucoup culpabilisé, j'ai détesté les proches qui m'ont dit :"tu verras ce ne sera ni la 1ère ni la dernière", j'ai demandé à Gabriel de me pardonner,et ramassé les morceaux de mon coeur en miettes...
Malheureusement la fatigue emporte tout sur son passage...
Plein de bonnes ondes pour ta magnifique petite famille!
Sandrine

Carine a dit…

Chère Sandrine, merci pour ton soutien et réconfort. Moi aussi j'ai demandé pardon à Rafaël. Pas facile d'être seule et ne pas pouvoir passer le relais le soir n'est ce pas? Quel sentiment horrible quand le geste part. Ces petits êtres sans défense....Je pense à toi, à vous deux et vous embrasse.